Une main passa dans ses cheveux. David ferma doucement les yeux, un sourire aux lèvres. La chaleur d’Esther avait ce quelque chose de réconfortant qui l’apaisait grandement. Il eut envie de dormir, contre lui. Au chaud, protégé. Il eut cependant un léger soupir. Le Dément souffrait plus que lui. Harry souffrait plus que lui. Et il semblait profiter de tout le monde. De l’affection de ses proches et ne rien leur rendre à part de la souffrance : il avait arraché Felix à son supérieur et ne pouvait offrir complètement son amour à son patient puisqu’il y avait encore le vétérinaire dans sa vie. Qui aimait-il vraiment parmi ces deux frères si différents ? Les deux…? Son cœur s’ouvrait rarement à quelqu’un alors pourquoi le faisait-il aussi rapidement et autant pour deux personnes ? Bien évidemment, il n’avait pas de réponse tandis qu’Esther tentait de le remettre sur ses pieds. Ses jambes eurent du mal à le porter, son corps répondant encore assez mal aux commandes de son cerveau. Il avait besoin de repos mais ne voulait en avoir qu’entre les bras d’Esther. Il se blottit contre lui, une main sur son torse et l’entendit parler. L’entendit le promettre de le protéger. David eut un sourire triste et le regarda dans les yeux.

- Je te protègerai aussi. Je ne pourrai pas me le pardonner si quelque chose t’arrivait…

Il posa sa tête contre son torse. Il eut une grimace de douleur quand les bras d’Esther vinrent appuyer sur les blessures qu’avait laissées le fouet d’Harry dans son dos. Mais il n’y fit pas vraiment attention quand il sentit le Dément défaillir. David s’arracha de son étreinte pour le soutenir avec un air préoccupé. Le chirurgien caressa sa joue tout en le faisant s’asseoir doucement. De toute façon, sa tête commençait à lui tourner. Ils se posèrent donc tous les deux sur le sol de la morgue et le médecin posa une main sur le front de son amant qui était chaud mais sans pour autant être fiévreux. Il lui caressa de nouveau la joue et le regarda un instant sans rien dire, plongé dans un conflit intérieur qu’il ne parviendrait sûrement pas à résoudre de lui-même. Il le regarda encore, se sentant alors l’envie de l’embrasser. Le pouvait-il seulement ? Avait-il moralement le droit ? Pourrait-il encore se regarder dans le miroir en l’embrassant de son propre chef, alors qu’il pensait toujours à Harry qui souffrait tellement par sa faute ? Qui était vraiment son amour ? Peut-être que s’il retrouvait Felix, qu’il le ramenait à Harry… Oui, c’était sûrement ce qu’il fallait faire.

Il prit alors le visage d’Esther et l’embrassa tendrement, un sourire aux lèvres, heureux d’avoir trouvé une solution. Que diable ce que Felix voudrait, il savait que l’horloger avait toujours gardé une place dans le vétérinaire dans son cœur. De plus, Amy était morte et elle souhaitait sûrement le bonheur de son mari là où elle était. Oui, sûrement. Cela devait se passer ainsi. Qu’il n’ait pas à choisir, que tout le monde soit heureux. Il continua de dévorer ses lèvres avec amour, son ventre se tordant agréablement de plaisir et de joie. Il finit par cesser leur baiser pour l regarder dans les yeux avec un grand sourire.

- Je retrouverai Felix et le rendrait à Harry. Je demanderai à Rockwood mon propre laboratoire et on sera heureux, toi et moi. On sera à l’abri, ensemble. On sera ensemble mon ange.

Il continuait de lui sourire tout en caressant son visage. Il voyait sûrement trop grand. La probabilité que tout se passe correctement était maigre. Mais il voulait y croire. Parce que c’était ainsi qu’il imaginait son bonheur, leur bonheur à tous. Cela devait se passer ainsi et pas autrement. Il rentrerait encore plus fatigué qu’Harry pour chercher l’horloger dans les couloirs. Et il le trouverait. Il sourit à Esther avec un petit rire heureux et déposa un rapide baiser sur ses lèvres.

- Si tu savais comme je t’aime… J’ai été trop con pour m’en apercevoir plus tôt, je suis désolé…

Il eut un petit air triste et continua de caresser ses joues. Il ne devait plus avoir toute sa tête mais il ne se rendait pas compte. Il devrait dormir mais il s’en moquait, contemplant son amour avec un sourire.

Entre mon coeur et mes bras, se trouve l'amour que j'aime le plus au monde. Celui qui en un rien de temps à réussir à faire vibrer toutes les parcelles d'électricités que je pouvais avoir au corps. Lumineux, le sourire au lèvres, j'aspire lentement les fores de ce nouvel tintement de clochettes. Je souris, c'est beau la vie. L'avoir juste vivant avec moi, c'est beau les souris. Mais à ce moment personne ne nous regardait. Oh, peut-être les cadavres non loin. Vous croyez qu'ils peuvent encore nous voir et nous sentir. Mon sang se perd dans mes veines jusqu'à ce coeur qu'il nourrit doucement, cette, galère, limitation, doux. Les seaux peuvent-ils nous regarder, nous observer ? Est-ce qu'ils sont cachés sous les tas de cadavres aux orbites vides ? Oh ! Des orbites vides!  C'est le symbole, c'est le signe ! Nous ne sommes pas obervé par eux ! Car ils sont morts ! Morts ! Génial. Mais si jamais des seaux se cachaient sous eux, que pourrions nous faire ? Que devrions-nous faire ? Les inviter ? Les désinviter ? Peut-être même les désinvitationner.

Je carresse les cheveux de mon muscle vitale, de celui qui fait danser mes corps, de lecture, de simplicité. Tout gentimment, je l'enlace. Être en sécurité, avec lui, oh oui. Quel bonheur cela pourrait être dessiner. Il m'embrasse, encore et encore, je me sens fourmillier de pleins d'émotions. De frustrations d'être ainsi entourés par des seaux par milliers alors que je n'aimerai être qu'avec lui.  De pales copies d'espions. Tandis que ses lèvres me possèdent avec plus de douceurs que je n'aurai jamais pu imaginé. Il m'embrasse et j'ai l'impression que ça dure des heures, toutes les horloges sont brisé. Les aiguilles n'avancent plus, elles reculent, avancent un peu avec de reculer à nouveau encore.

Être à l'abri...loin des seaux ? Loin très loin des seaux ? Je ne veux pas qu'ils nous observent...je veux qu'on soit heureux...

J'en souris de bonheur, encore ces souris. Ils sont toujours là ces petites bestioles qui s'amusent à grignoter les cadavres. Je caresse le corps de mon amour sans vraiment savoir quoi faire. Il est juste là, et ça m'amuse, ça me rends joyeux, heureux. Y a-t-il vraiment besoin d'autre chose à se dire ? Je ne le sais pas, je l'ignore et m'aspire à l'ignorer davantage tellement je suis bien entre ses bras.

Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Vas-tu me ramener à ton lit chéri...? Loin des seaux...

J'en avais oublié mon frère à dire le vrai. J'avais même encore du mal à l'imaginer comme mon frère. Des flashs de souvenirs me perçaient de temps en temps la cervelle. Où je me souvenais le voir pleurer sur une petite tombe, les chiens n'ont pas de tombe, son corps avait été jeté, mais il lui en avait fait une sur laquelle il pleurait tout le temps. Depuis je n'existais pas, plus du tout.