C'est ici que vous pouvez vous rassasier, la nourriture ne manquant et les mets étant plutôt copieux, tout en regardant les autres convives danser sur la piste. Un bar est aussi présent, bien que le barman ne soit guère éloquent et social. Lui faire la conversation vous donnera la même impression que de parler à un mur. Des tables entourées chacune de quelques chaises, sont aussi à votre disposition.

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NOTE IMPORTANTE : Deux autres sujets ont été créés pour l'event afin d'alléger un peu la lecture des RP. La salle de réception est donc divisée en trois sujets : le balcon où les annonces importantes comme celle-ci seront faites, le buffet et la piste de danse. Les personnages peuvent s'y promener librement d'un sujet à l'autre comme s'ils se déplaçaient dans la salle. Le suivi des trois sujets est donc important afin de se tenir au courant de ce qu'il se passe autour d'eux. (Exemple : si une bagarre massive commence sur la piste de danse, les gens présents au buffet pourront la voir, bien évidemment.) Des résumés se feront régulièrement au balcon, via les interventions de Johann ou de l'Ombre ! Si vous avez des questions, n'hésitez pas à venir me voir ! Bon event à tous !

PS : Voici un petit schéma (fait à l'arrache, certes) pour vous aider à comprendre l'organisation de la salle ! Cliquez ici !

Navigation rapide :
- Le Balcon.
- Le Buffet.
- La Piste de Danse.

Ciel, de la nourriture.

Ce fut la première chose que Juliette vit en entrant dans la salle. Elle ne savait pas trop à quoi s’attendre en venant ici, mais elle devait avouer qu’elle n’était pas déçue. Cette invitation soudaine restait étrange… Et elle devait avouer qu’elle se fichait un peu de renverser Rockwood. Elle était venue ici de son plein gré… Bon, d’accord, elle n’avait pas prévu d’y rester enfermée, mais au final, rien ni personne ne l’attendait dehors. Alors on pouvait sans crainte dire qu’elle était… Blasée.

Et affammée. La nourriture se faisait rare ici, et elle ne pouvait se résoudre à manger des rats comme certains avaient pu le faire, il en était hors de question. Alors ce fut avec un sourire plus sincère que tout ceux qu’elle avait pu faire depuis des semaines qu’elle se dirigea vers le buffet et le bar.

Ce ne fut qu’une fois rassasiée, qu’un verre à la main, elle observa la salle, un sourcil interrogateur levé. Elle voulait tout voir, savoir tout ce qui se passait, peut être qu’enfin elle s’amuserait un peu, se changerait les idées… Se détendrait. Parce qu’elle ne l’était pas autant qu’elle le laissait paraitre.

Elle passait son temps à vérifier la bonne mise en place sa robe, dénichée comme par hasard quelques jours avant le bal, et ses longs gants blancs, qu’elle bénissait. Sans eux, elle ne l’aurait peut être pas mise cette robe vu ses… Bref. Elle se contenta de rester assise au bar, peut être en buvant un peu trop, attendant désespérement que quelque chose de divertissant arrive.

Cette lettre qu'Harry avait reçu des mains d'un Gardien indolent, il l'avait gardé précieusement contre lui pendant un long moment. Une invitation à un bal. Le vétérinaire fut heureux de pouvoir annoncer la nouvelle à son assistant. Cela lui permettait également d'avoir été la première personne à l'inviter. Veux-tu être mon partenaire ? Le sourire qui avait accompagné cette demande aurait pu illuminer un coeur tout entier. Celui de son amour. Même s'il savait que sa présence ne serait pas des plus appréciés, il s'en moquait. Harry était un nouvel homme. Portant un costume simple, avec une chemise blanche et une cravate jaune qui n'était peut-être pas du meilleur goût, mais il s'en moquait tout autant. C'était une cravate à son père, qu'il avait récupéré depuis bien longtemps et qui ne l'avait jamais quitté jusqu'ici. Dans cette salle de réception qui n'était pas encore bien pleine, Harry rayonnait plus que quiconque -bien qu'il n'ait ni la parure ni la beauté de son bien-aimé. Demandant rapidement deux coupes de champagne au barman silencieux, il eut un petit rire à l'écoute du discours de cette homme.

Quel étrange personnage. Mais ce n'était pas ce qui inquiétait Harry. Ce dernier n'avait pas dit que ce bal avait pour but de réunir des adeptes. Disons plutôt qu'il l'avait omis, songeant que ce n'était pas important. Ce qui l'était, par contre, c'était qu'eux deux puissent ainsi s'afficher devant le manoir entier, sans craindre quoique ce soit. Il n'y avait qu'eux, et tout était parfaitement normal. Quelque part, cela ne dérangeait pas Harry de penser que finalement, le manoir était un lieu de protection pour les personnes "différentes". Si seulement tout n'était pas que douleur et horreur, dans cet maisonnée. Donnant une coupe à David, il lui sourit.

- C'est incroyable non ? Tous ces gens, ici. Nous sommes égaux, le temps d'un soir.

Après avoir bu un peu de son verre, le vétérinaire approcha son visage de celui de son assistant et l'embrassa avant de se redresser. Oui, même ça, ils pouvaient le faire. Regardant le monde qui dansait mais surtout la classe incroyable de son petit-ami, Harry sirotait son verre jusqu'à le finir assez rapidement. Car le gramophone était d'un rythme terriblement entraînant. Tendant son bras en direction de son aimé, Harry prit son air le plus digne et le plus noble:

- M'accorderais-tu cette valse ?

Il ne fallait pas l'oublier : Norma n'était pas à 100% une bête.

Sinon elle aurait déchiqueté dans sa mâchoire la lettre qu'on avait déposé près d'elle, aux pieds de la chaise sur laquelle elle était mal positionnée pour dormir. À son réveil, la démente était intriguée, encore plus lorsqu'elle lut la missive qui l'invitait au bal. Elle avait oublié un peu de sa capacité à lire, mais elle avait bien comprit ce que ça signifiait. Une fois à l'intérieur de la salle, elle fut donc frappée de plein fouet par une ambiance qui lui était totalement nouvelle.

Danse.

Belles tenues.

Buffet abondant.

Un événement dans lequel la moralité de Norma se sentait ébranlé. Acceptons vraiment furie comme elle au sein d'une telle fête ? Ceci dit, certaines conditions étaient alléchantes. Tous traités en égaux, au moins, on la laisserait tranquille. Et pas de raison pour que son instinct canin se réveille trop brusquement. Cependant, ce dernier était tout de même titillé de manière agaçante : la foule la gênait, et elle pu donc voir de nombreuses têtes qui lui sont encore inconnues. D'ailleurs, contrairement à la plupart, Norma ne portait pas de robe saillante. Elle n'avait que cette tunique (ou un genre de nuisette épaisse) noire un peu abîmée et ses pieds nus pour se montrer en public. Au moins, elle n'était pas sale intégralement. Elle avait peut-être des habitudes crades dans son hygiène, mais Norma était largement présentable. Bonne chose donc que le côté humain retienne parfois celui de la bête...

Par instinct de protection et pour se sentir « mieux » à l'aise, la démente s'était donc présentée à l'avance un peu avant tout le monde au buffet. Bien sûr, sa manière d'être la poussait avant tout à se diriger vers tout ce beau trésor comestible. Le goût d'un cadavre frais ou d'une personne encore vivante, c'était bien cool, mais celui de la nourriture bien préparée et offerte, c'était encore mieux. Et Norma ne s'y était jamais essayé. Il lui arrivait de trouver de la nourriture par rares et chanceuses occasions, mais jamais de la si luisante de richesse comme celle-ci.

Assise en position fœtal sur une des chaises à côté de la table, Norma resta donc dans son petit coin, la bouche déjà un peu salie par sa gloutonnerie soudaine. Forcément, un chien, ça n'a pas de manière. Concentrée sur la petite bulle de solitude qu'elle s'était construite, elle balaya peu à peu les alentours d'un regard presque paranoïaque. Tant de monde, et pourtant, elle avait accepté de s'y jeter à corps perdu. Elle aperçut Harry, l'homme qui recelait autant de mystères que de galanterie – si l'on peut dire. Elle ne haussa même pas un sourcil en voyant un autre homme l'embrasser. Détail, ça.

Puis, ses yeux passèrent sur la silhouette d'une femme rousse. Celle-ci semblait cible à l'ennui, et immobile le temps que quelque chose se passe. De ce fait, Norma la fixa sans émotion sur le visage.

Si si, c'est bien toi Juliette, qu'elle regarde.

Que d’ennuie…

Juliette ne finissait par regarder les gens que d’un oeil distrait. Visiblement, elle n’aurait pas l’animation qu’elle attendait à cette soirée. Dommage...Elle qui espérait du drame, peut être une bagarre, quelque chose d’intéressant… Peut être qu’il était trop tôt en fait. Mh, tant pis. Elle patienterait… De toute façon, elle n’avait pas grand chose d’autre à faire.

Et rester ici à grignoter lui convenait plus que bien… Elle continuait de prommener son discret regard sur les gens, jusqu’à ce qu’un visage en particulier retienne son attention. Elle le scrutta un instant, sans réellement comprendre pourquoi, avant de réaliser ce qui l’avait fait tiqué chez lui… Harry.

Bon sang, Harry. Le coeur de Juliette loupa un battement en le voyant, partagée entre le flot d’émotion et de souvenir qui lui revenait en mémoire et la surprise de le voir ici. Est ce que toute les personnes qu’elle avait connut étaient ici?! Ca pouvait sembler paranoiaque comme question, mais c’est que la liste commençait à être longue.

Mais ce n’était pas là l’important, elle n’en revenait pas qu’Harry soit là… Et était quelques peu effrayée aussi. La dernière fois qu’elle avait entendu parler de lui, il voulait la tuer après tout… Mais ce n’était tout de même pas le souvenir qu’elle gardait de lui, non… Elle préférait se souvenir d’une époque bien avant celle là…

Qui lui permit de sourire bien qu’un peu tristement en le voyant embrasser quelqu’un. Un homme qui plus est. C’était surtout l’ironie qui la faisait sourire, eux qui s’étaient tellement aimés avaient tout les deux finis homos… Elle était plutôt contente qu’il ne l’ai pas remarqué, elle n’était pas vraiment d’humeur à lui parler ce soir, et puis il avait l’air heureux, autant ne pas lui gacher sa soirée.

Elle retourna lentement la tête vers son assiette, mais releva la tête, se sentant quelque peu mal à l’aise. Est ce que quelqu’un la fixait ? Il s’avèrait que lui. Elle ne savait pas si c’était la présence d’Harry qui l’avait déstabilisée, mais, à la vue de cette jeune femme à la figure sale qui la regardait, un violent sursaut parcouru Juliette qui, dans sa maladresse, envoya voler vers elle la saucisse qui était au bout de sa fourchette. Oups.

« ...Désolée. »

Norma aimait peut-être la viande, mais pas au point de la recevoir sur elle...

Lorsqu'une saucisse tomba sur son épaule, elle sursauta, s'extirpant de sa petite bulle. C'était ça le prix pour fixer une étrangère ? Elle releva la tête après avoir suivit du regard cette saucisse qui semblait être l'équivalent d'une balle dans le bras.

« ...Désolée. »

Norma grogna. Venait-elle vraiment de prouver sa maladresse ou tout simplement de l'insulter dans son instinct canin ? D'accord, l'anglaise ne réagissait peut-être pas non plus avec la meilleure réaction, mais quand même, elle venait de se prendre de la nourriture comme projectile... Elle n'allait pas l'attraper au vol non plus ! Cependant, comme c'était une petite viande qui était venu s'écraser jusqu'à - enfin surtout sur - elle, Norma ne se fit pas prier et répondit à la bévue de la femme en attrapant la nourriture avec les doigts pour la manger sans la quitter des yeux. Plutôt que de se nourrir, c'était elle qu'elle dévorait du regard; mais ici, pas question de manger qui que ce soit.

Puis quoi ? Dire « c'est rien » ? Ou « fait gaffe » ? Non, elle n'allait même pas lui parler. Mais elle n'allait pas rester de marbre non plus, bien gentiment à sa place. Non, pour se venger, la chienne quitta finalement sa chaise, caressant une nouvelle fois le sol froid de ses pieds nus, et s'avança jusqu'à la femme pour lui prendre son verre, sans geste brusque mais avec fermeté. Et sans prévenir, elle le but d'une traite...

... puis grimaça.

Miraculeusement, elle ne cracha rien, mais avala, par surprise. De l'alcool. Elle n'en avait encore jamais bu, et quelle surprise de boire ça cul sec sans savoir ce que c'était ! Son visage se tordit d'une expression similaire au test du citron, et comme si elle venait de prendre du poison, elle reposa rapidement le verre avant de tousser un peu. C'était là une rare occasion de voir Norma redevenir trois petites secondes complètement humaine. La spontanéité. C'était ça qui devait le permettre.

Un soir, je m’éveillai, comme chaque soir me direz-vous… Sauf que ce soir-là, en me dirigeant vers la porte, je découvris quelque chose : Une lettre marquée d’un blason que je ne connaissais pas. Intriguée, je lus la lettre et m’en retrouva alors farouchement intéressée. Une journée où tous seraient égaux ?... Hum… D’après mon expérience, cela sentait le piège à plein nez. La dernière fois que j’ai été enfermé dans une pièce avec des inconnus (et des plus connus, cela va de soi), nous avons tous failli être tué par un père noël sanguinaire. D’ailleurs, certains n’ont pas survécu mais, au moins, David lui n’a pas été blessé durant cette mésaventure et Rose n’était pas là… Mes deux seuls alliés sont sauf mais pour combien de temps encore ?... Je sais que je ne devrais pas m’inquiéter pour eux. David est protégé par Harry… Enfin protégé. J’ai autant confiance envers le vétérinaire que je n’ai confiance en Rockwood lui-même. Néanmoins, le peux que je les ai vu ensemble, je suis désormais sûr qu’Harry ne ferait pas de mal à David… J’espérais juste ne pas me tromper cette fois. Quant à Rose, elle ne sort que trop rarement pour qu’il ne lui arrive quoi que ce soit et puis… j’aurais toujours un œil sur ma douce amie même à son insu.

Bref, revenons à notre bal. Bal… Ce mot raisonnait dans ma tête et quelques souvenirs très flous me revinrent. Je voyais juste une salle pleine de monde qui dansait tous bien vêtus, hommes en costumes et femmes en robes… J’aurais surement pu y aller dans ma tenue habituelle, mais mon instinct m’ordonnait de bien m’habiller. Je ne me fis pas  prier pour lui obéir. Dans mon placard, là où je vis, j’avais emmagasiné quelques souvenirs des personnes que j’ai tuées… Histoire de ne pas oublier ceux à qui j’ai volé la vie. Mais ces babioles vieillissaient… Cela faisait un moment que je n’avais pas tué. Le sang que me donnait David et celui des veines de Rose m’aidait à tenir suffisamment pour que je garde le contrôle. Néanmoins, dans ce bric à brac, se trouvait une robe rouge. Sa couleur dissimulait le sang qui avait coulé dessus et, miracle, elle m’allait à la perfection ! Il ne fut pas difficile de trouver des chaussures à talon assorties et des gants blancs dans les quelques armoires qui se trouvaient non loin de mon placard. Il ne restait que les cheveux… Depuis quelques temps, ils avaient bien poussé. Je tentais alors un chignon que je calais avec un diadème de pacotille… En me regardant dans un morceau de miroir, je ne me reconnaissais plus… Je ne me sentais, non plus vampire, mais femme… David le remarquera-t-il ? Il était temps de le savoir.

Je poussais finalement les portes de la salle et entra… Tellement de personnes différentes étaient déjà présentes et je n’étais que trop voyante. Cette robe rouge… ce n’était peut-être pas une bonne idée. Je préfère tellement le noir… Le noir c’est discret… *inspire… expire* Du calme Riven… Personne ne t’a encore remarqué. Après m’être reprise en main, mon regard fit le tour de la salle et ne tarda pas à tomber sur David, en pleine danse avec Harry… Ils étaient si beau tous les deux ainsi vêtu. Oui, même Harry, je dois l’avouer, ne pouvait me laisser indifférente. J’avais beau haïr cet homme, il fallait quand même reconnaitre qu’il était beau. Mais, cela me brisa le cœur de les voir s’embrasser. Rapidement, je détournai le regard vers les autres personnes de la salle… Personne de connaissance mise à part une rousse qui discutait au loin et que j’avais déjà croisée lors de notre mésaventure de noël.

Mon regard se porta finalement sur le buffet… Mes yeux virèrent au rouge… Du sang ! Un rosbif bien saignant !!!! Heureusement, j’eus tout juste la présence d’esprit de retirer mes gants avant de prendre un morceau à pleine main que je mordis d’un coup sec en lâchant un gémissement de bien être… Maintenant que je mangeais des pommes sans souci, autant dire que la viande rouge bien saignante passait sans problème. Et heureusement, encore une fois, que la robe était rouge car je m’en mettais partout. Lorsque je repris conscience, j’avais du sang plein la figure et la moitié d’une tranche de rosbif dans les mains. Ce fut la vilaine toux de la brune face à moi qui me fit revenir à la réalité. Je posais alors ma viande et pris une serviette pour me débarbouiller avant de m’approcher de la brune… Je vis alors une rousse à ses côtés et je les regardais tour à tour.

« Excusez-moi, j’ai eu un moment d’absence… Que s’est-il passé ? Quelque chose est mal passée ? »

Je lui tendis alors un verre sans prendre conscience que c’était de l’alcool qu’il y avait dedans… Non, croyez-moi, je ne savais pas du tout qu’elle s’était étouffée à cause de l’alcool.

Felix avait discrètement écouté la conversation entre deux inconnus dans le Manoir, conversation qui parlait d’un bal. Le Mort soupira doucement. Depuis qu’Amy l’avait fui, il se sentait bien seul et culpabilisait plus qu’il ne l’aurait imaginé. Que son épouse l’ait ainsi rejeté lui avait ouvert les yeux et il passait le plus clair de son temps à essayer de la trouver pour lui présenter des excuses. Même s’il se savait parfaitement impardonnable. De plus, il ne savait même pas s’il oserait aller vers elle ou s’il se contenterait de baisser timidement la tête. Il secoua nerveusement la tête. Comme si Amy était irréprochable elle aussi. Mais qu’importe. Peut-être pouvait-il au moins aller se changer les idées là-bas ? De toute façon, il était un fantôme, il allait où il voulait, quand il le voulait. De toute façon, plus personne n’avait d’emprise sur lui et on ne pouvait plus le menacer non plus. Le soir du bal, il se dirigea donc vers la salle. Il n’avait pas changé de tenue. Il avait toujours celle qu’il portait à sa mort qui était d’une simplicité à toute épreuve. Il soupira avant de traverser l’un des murs sans plus de d’émotions, arrivant au milieu du discours d’un homme qui leur dit de s’amuser. Il soupira et partit se poser près du bar où il commença à analyser la foule.

Son regard se porta tout d’abord du côté de la piste de danse, où il reconnut Harry et David mais ne dit rien, n’ayant absolument pas envie d’aller leur adresser la parole. Ils avaient l’air de s’être rabibochés. Il soupira avec agacement. Il n’avait plus trop de souvenirs d’Harry datant d’avant le Manoir, mais le peu qu’il avait vu de lui à l’intérieur de la bâtisse lui donnait l’impression que le vétérinaire était plutôt versatile dans ses émotions. Il détourna le regard afin de ne pas trop attirer leur attention. Il aperçut alors un quarantenaire apporter une part de gâteau à Juliet. Il fronça les sourcils mais ne s’en soucia pas plus. Chacun ses problèmes. Il entendit alors des exclamations de voix, à sa gauche, du côté du bar et aperçut une femme en robe rouge et au visage familier. Ses cheveux noirs, ses yeux bleus et sa tenue lui rappelèrent Amy mais il ne s’approcha pas d’elle pour autant. Il se demanda alors pourquoi était-il venu à sa fête vu qu’il ne comptait parler à personne. Son humeur se dégrada un peu plus quand il vit sa très chère sœur à trois mètres de lui. Il poussa un profond soupir, exaspéré, ayant subitement envie de partir bien loin. Il regarda le bar avec un air dépité, détestant à cet instant sa condition de fantôme qui ne lui permettait pas de boire un verre. Ses lèvres se pincèrent dans une moue agacée et il croisa les bras avant de se mettre dans un coin.

La soirée prenait enfin une tournure intéressante…

Juliette regardait avec intéret la jeune femme sur qui avait atterri la saucisse. Qui ne semblait pas s’en vexer visiblement. Tant mieux remarque, elle ne lui en tiendrait pas rigueur et ne ferait pas un scandal visiblement… Mais tout de même quelle sauvage. Voilà qu’elle la mangeait à pleine bouche. Juliette trouvait qu’elle manquait cruellement de manière, mais après tout, c’était elle qui venait de lui jetter de la viande dessus, ce n’était pas du plus poli non plus.

Juliette sourit de plus belle quand elle s’approcha pour lui prendre son verre. Elle avait du culot, ça l’amusait beaucoup. Encore plus lorsqu’elle s’éttoufa avec. Juliette ne put s’empêcher d’éclater d’un rire léger et franc. Pas moqueur pour une fois, juste...Sincère. Un rire sincère et amusé. Presque attendrie si cela était possible. Elle avait l’air jeune, pas éttonant qu’en avalant son verre cul sec elle soit dans cet état.

La rouquine s’apprêtait à dire quelque chose lorsqu’une autre brunette s’approcha. Ciel, elle était encore plus sale que la première. Juliette se demanda légèrement quel genre de population occupait ce manoir, et plus précisement ce bal. Personne ne savait visiblement manger proprement ici… Ni avoir un minimum de jugeotte puisque la nouvelle arrivée proposait à la première la cause même de son étouffement.

« ...Je vais le prendre. Merci ! »

Avant même que l’une n’ai pu faire un geste Juliette l’attrapa, jettant un coup d’oeil autour d’elle, toujours en souriant. Tiens, son frère. Même cette abominable vue ne pouvait lui gacher sa soirée qui était pour le moment. C’était peut être la nouritture ou l’alcool, bonne question...Quoi qu’il en soit, Juliette ne se priva pas, lorsqu’elle croisa son regard, de lui lever son verre avec un sourire avant de l’avaler.

Felix bailla en regardant la plupart des convives. À vrai dire, son regard s’arrêta surtout sur Jonathan qui avait l’air encore plus mort que lui tout en étant parfaitement vivant. Il lui était sûrement arrivé quelque chose pour qu’il ait perdu son sourire naïf. Felix bailla de nouveau. Il n’était pas tellement fatigué, ne ressentant plus le besoin de dormir, mais c’était peut-être l’ennui qui le faisait ainsi réagir. Il soupira et bougea légèrement afin de se replacer. C’était parfaitement inutile, certes, mais il venait de s’occuper pendant deux secondes. Littéralement. Il se demanda encore pourquoi il restait ici. C’était ridicule, futile, une véritable perte de temps. Le temps. Quelle belle connerie celui-là aussi. Le temps n’était rien, juste un moyen de torture immuable et naturel tout en restant un outil pour se délivrer quand la mort vint. Et lui était maintenant hors du temps, dans une dimension parallèle où les secondes et les minutes continuaient de passer mais en se répétant, le plongeant dans un cercle éternel où la vieillesse ne comptait pas. Où les heures s’écoulaient à l’infini sans que les rides ne viennent creuser son visage. Le temps était maintenant qu’une torture et ne serait plus jamais sa délivrance.

Il tourna la tête vers le bar et vit sa sœur qui l’avait repéré. Celle-ci lui fit un signe en levant son verre. Les bras croisés, Felix la regarda en fronçant les sourcils, ne comprenant pas pourquoi elle se montrait presque civilisée avec lui, tout d’un coup. Il vit alors que le contenu de sa coupe avait été déjà réduit de moitié. Elle ne pouvait pas être pompette si vite quand même, ça n’avait pas de sens. Il resta interdit quelques secondes avant de finalement rendre le sourire de sa sœur… avant de dresser le majeur de sa main droite dans sa direction. Son sourire disparut aussitôt et il détourna de nouveau le regard. C’était un peu trop tard pour pouvoir recoller les morceaux connasse. Les regrets, il fallait les avoir avant. Mais bon, elle avait toujours agi comme une petite gamine sans aucune éducation durant toute sa vie, se comportant comme une pauvre garce égoïste. Qu’est-ce qu’il aurait donné pour voir une Brute lui tordre le cou. Il jeta un regard à Jonathan. Peut-être que celui-ci pourrait le faire à sa place ? Il n’était certes pas une Brute et le petit pasteur n’aurait sûrement jamais fait ça, mais vu l’air aussi renfermé et agacé qu’avait le blond, Felix était convaincu qu’il pourrait l’aider à éliminer sa sœur. Quoique. Si elle devait revenir en fantôme ce serait catastrophique. Il oublia alors l’idée.

Il leva alors les yeux au balcon et eut alors l’impression que quelqu’un de supérieur s’acharnait de lui pourrir la soirée. Car en effet, il s’y trouvait sa chère femme, qui l’avait juste délaissé, abandonné. Une fois de plus, après tout. Leurs regards se croisèrent. Elle semblait effrayée et suppliante. Lui avait l’air dur et froid. Il ne cèderait pas. À quoi d’ailleurs ? Elle attendait quoi exactement ? Des excuses ? Ce n’était pas lui qui s’était fait fourrer par la moitié de Londres et sûrement du Manoir. Elle lui en voulait sûrement pour la dernière fois qu’ils s’étaient vus, avec Juliette. Mais pourquoi ? Il n’avait fait que consommer leur mariage, se plier à son rôle de mari tout comme elle avait parfaitement exercé ses obligations d’épouse. Qu’elle s’estime heureuse, au final, car il y avait bien pire mari que lui. Quelqu’un comme Harry, par exemple, qui n’hésitait pas à coucher avec apparemment son ex alors que son copain est dans la salle d’à côté. Il aurait pu la battre, la dénoncer pour infidélités et la forcer au divorce afin d’humilier publiquement sa famille comme elle avait voulu humilier la sienne. Pourquoi venait-elle donc encore le hanter tel que le fantôme qu’elle était, finalement ? Il ne bougea, continuant de la fixer avec un regard glacial afin de lui faire baisser les yeux. Elle devait se céder devant lui.