Célébrité : Gillian Anderson Mementos : 197 Date d'inscription : 19/12/2013
Sujet: ICH TU DIR WEH || Kathleen Hodge & Lewis W. Pratt Lun 23 Déc - 22:38
La vapeur est décidément une essence bien compliquée à maîtriser. Et absolument inadaptée aux structures destinées à la fusion avec la chair. Ah, la chair, pauvre viande humaine... Tendre, fragile... Beaucoup trop fragile. Après l'expérimentation d'aujourd'hui... Je ne peux que renoncer. Heureusement, mon sujet n'a pas souffert - je l'ai renvoyé dans un corridor relativement sûr, tellement drogué qu'il ne se souviendra même pas d'être passé entre mes mains. De mon côté... Eh bien, je n'ai plus qu'à assumer les conséquences de mes expériences. Assise en tailleur sur mon établi exceptionnellement déblayé, je m'accorde un moment pour prendre soin des marques qu'ont laissé sur mes bras et mes côtes les jaillissements impromptus de vapeur. Des brûlures, oui. Rien d'alarmant. Douloureux, certes, mais grave... Sans doute pas. Après avoir tamponné mes blessures d'alcool en guise de désinfectant – non sans devoir serrer les dents, je l'avoue –, j'enroule maladroitement quelques bandes d'un tissu qui, ma fois, a dû paraître blanc fut un temps pour les protéger. Cela fait, j'oublie rapidement le malencontreux accident et me mets à griffonner. Voyons... Si l'on doit éviter la vapeur... Qui, de toute manière, rendrait l'alimentation du mécanisme difficile... Hm-hm... Oui, il est évident que l'horlogerie reste la valeur la plus sûre... Enfin, toute la machinerie fine... Reste l'éternel problème du point de fusion – la chair et l'acier n'étant pas compatibles de manière naturelle. Alors...
Vingt minutes plus tard, mon bureau est jonché d'essais, de feuilles jetées, froissées, puis récupérées – parfois gardées, souvent brûlées. Je m'étire, ankylosée, et parcours quelques mètres à travers mon laboratoire. Je me sens... Fatiguée. Depuis quand n'ai-je pas pris de repos ? Je n'en sais rien. Les heures s'écoulent à la fois si vite et si lentement en ces lieux... Peut-être ferais-je bien d'abandonner mes recherches pour un moment. Je ne peux plus continuer à avancer à tâtons, il me faut des retours. Sur mon ordre, les meilleurs rabatteurs que j'aie pu dénicher se sont lancés discrètement aux trousses de mes protégés. Quand ? Je ne sais plus... Mais toujours pas de nouvelles. Avec un soupir, je défais les attaches de ma blouse et m'apprête à la laisser glisser au sol quand des coups répétés contre la porte latérale de mon laboratoire m'alertent et me font presque littéralement bondir sur mes pieds, imprimant à mon corps une énergie nouvelle. Mon regard pétille probablement d'espoir et d'exaltation, mais c'est pourtant sur un ton glacial que ma voix traverse la pièce pour atteindre les tympans de celui – ou celle – qui se tient derrière la porte.
Dernière édition par Kathleen Hodge le Mer 25 Déc - 11:14, édité 2 fois
Lewis W. Pratt
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Ancien métier : Que pasa ? Ça se mange ? Localisation : Moi je ne fais que de me balader... Ou de traquer une p'tite proie pour pouvoir me nourrir. Célébrité : Matt Smith Mementos : 1801 Date d'inscription : 02/09/2013 Age : 28
Sujet: Re: ICH TU DIR WEH || Kathleen Hodge & Lewis W. Pratt Mar 24 Déc - 12:17
Kathleen Hodge
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Célébrité : Gillian Anderson Mementos : 197 Date d'inscription : 19/12/2013
Sujet: Re: ICH TU DIR WEH || Kathleen Hodge & Lewis W. Pratt Mer 25 Déc - 11:17
La porte s'est brièvement ouverte, puis refermée dès qu'un geste de la main de ma part eut renvoyé mon rabatteur à ses ténèbres. Je n'ai que faire de son identité. Devant moi se tient l'objet de toutes mes espérances, de toutes mes hantises, pour ainsi dire le cœur même de mes expérimentations. Lewis... Je devrais être heureuse de te revoir - pour tout dire, je suis souvent inquiète à l'idée de te relâcher, seul, dans le dédale que constitue ce manoir. Personne, là, au-dehors, ne peut veiller sur toi. Mais je ne peux te conserver éternellement dans le cocon de mon laboratoire... Il me faut savoir ce qu'apporte exactement les mécanismes que je tente d'implanter en toi. Si je te gardais ici, près de moi, peut-être n'aurais-je cependant pas à faire face à des situations telle que celle à laquelle je me retrouve confrontée aujourd'hui. A savoir te retrouver, toi, le simple humain, la chair de ton visage ravagée, séparée de la machine, de ta machine, qui gît immobile et sanglante entre tes mains. Tu crois peut-être que je ne la vois pas ? Tu crois peut-être que le liquide rougeâtre qui en suinte et vient tacher le sol de gouttelettes écarlates après t'avoir glissé entre tes doigts échappe à mon regard ? Tu es naïf, terriblement naïf.
Je m'avance vers cet homme qui n'ose même pas me faire face. Le force à desserrer les doigts. Et oublie jusqu'à son existence à l'instant même où les mécanismes qu'il tentait de me cacher se retrouvent lovés au creux de mes paumes. C'est... Terrible. Tout est à refaire. Cette chose était la machine la plus fine, la plus sensible, la plus délicate que j'aie jamais créée, et la voici réduite en miettes. Des semaines, peut-être des mois de mon existence entièrement consacrés à l'élaboration de ce qui devait devenir une réussite... Tous ces efforts réduits à néant. J'étais enthousiaste à l'idée de revoir l'un de mes cobayes, et me voilà moralement dévastée. C'est terrible, terrible. Je tente de réprimer le léger tremblement de mes mains tandis que je tourne le dos à l'être qui, tel un pauvre enfant pris en faute, n'a pas l'audace de lever un regard vers moi. Pourtant, je ne suis pas en colère. Je me contente de poser tristement ce qui fut le mécanisme le plus abouti qui n'ait jamais été mis au point entre ces murs sur la surface boisée de mon établi, atterrée. Lewis, Lewis, qu'as-tu fait ?
J'inspire profondément en me tordant les mains. Du calme. Du. Calme. Il suffira de... Recommencer, oui. Ce n'est pas la part du travail la plus compliquée – quoique ce ne soit pas exactement une partie de plaisir. Je relâche doucement ma respiration et retourne lentement me planter face à mon cobaye. Lewis... Veux-tu bien me regarder ? Je ne te veux aucun mal. D'une main toujours légèrement tremblante, je le force à relever le menton. Je ne lui en veux pas, à vrai dire. Il ne comprend pas – ce n'est pas réellement de sa faute. Il n'a aucune raison de me craindre. Et mon regard, malgré mes efforts pour rester détachée, doivent lui transmettre plus de pitié que de dureté. Pauvre Lewis... A voir ainsi sa blessure à découvert, je ne peux que prendre la décision immédiate de le garder un moment en observation – hors de question de tenter la fusion sur un terrain pareil. Cela saigne, n'est pas propre, la chair s'est déchirée sous les tentatives féroces du jeune homme pour arracher de son visage ce qu'il considère, je le sais, comme un engin maudit.
Mains sur les hanches, blouse ouverte flottant sur mon corsage de laine claire, je m'accorde un instant pour inspecter l'état général de son sujet d'expérimentation favori. Je ne sais pourquoi son existence m'apparaît comme plus importante que celle des autres cobayes. Quelque chose en lui m'est précieux. Sans doute est-ce simplement lié au fait que ce soit lui qui me sert à tester les mécanismes dont je suis le plus fière. Mais, dans ce cas, pourquoi l'avoir choisi, lui ?... Au fond, qu'importe. Je soupire faiblement. Qu'importe. Qu'importe ce que je ressens. Qu'importe la machine. Il est tellement plus urgent de réparer la chair que l'acier. Me rapprochant de l'objet de toutes mes inquiétudes présentes, je saisis fermement son bras pour l'entraîner sous la lueur vacillante de ma lanterne, à l'endroit précis où, quelques heures plus tôt, j’entreprenais de soigner mes propres blessures. Mon maigre matériel de soin y est resté, abandonné sans le moindre effort de rangement. Tant mieux. J'aurais presque l'impression que tout était calculé. Je force l'ex-porteur de machine à s'asseoir, à rester immobile, puis m'arme d'un chiffon imbibé de désinfectant.
« Laisse-toi faire. »
Avec délicatesse, je tamponne la moitié gauche de son visage – espérant en ôter la plus grande partie du sang. Je grimace. Ce n'est pas beau à voir. Il me va probablement falloir recoudre une partie de ses blessures ; cela laissera des cicatrices. Et ce fatras de viande continue à déverser ses ruisseaux de fluide vital... J'applique plus fermement le tissu imbibé d'alcool contre les sillons de violence tracés sur le visage de mon cobaye. J'ai conscience de la souffrance que lui cause ce contact – pensez donc, sa pauvre chair à vif – mais ne peut en aucun cas me résoudre à laisser à une quelconque gangrène le moindre risque de s'installer. Au final, les lacérations sont si peu nettes que je ne peux imaginer en recoudre les lèvres. Avec quoi s'y est-il donc pris ? Ses ongles ? Je laisse choir au sol le chiffon maintenant bien plus tremper de sang que de solution antiseptique – enfin, au moins le flot de liquide rubis s'est-il presque tari. Je penche imperceptiblement la tête vers la droite, pensive. Ma voix s'élève à nouveau, sévère, mais au ton noyauté d'inquiétude.
« Lewis... Tu ne dois pas faire ça. Tu le sais. Pourquoi recommencer ? »
Je ne comprends pas. Je ne comprends pas pourquoi il persiste. Chaque fois, mes machines chéries se font plus résistantes, plus insidieuses, plus fusionnelles, et chaque fois il parvient à arracher l'être de métal de sa propre chair, causant à son corps fragile toujours plus de dégâts. Je ne veux pourtant pas qu'il se fasse du mal... Si seulement... Si seulement il avait la patience nécessaire à l'accomplissement de la fusion... Il n'aurait plus à souffrir ainsi. Un jour, je l'espère, Lewis, tu céderas, pour la science – ou pour moi.
Ancien métier : Que pasa ? Ça se mange ? Localisation : Moi je ne fais que de me balader... Ou de traquer une p'tite proie pour pouvoir me nourrir. Célébrité : Matt Smith Mementos : 1801 Date d'inscription : 02/09/2013 Age : 28
Sujet: Re: ICH TU DIR WEH || Kathleen Hodge & Lewis W. Pratt Mar 31 Déc - 13:34
Kathleen Hodge
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Célébrité : Gillian Anderson Mementos : 197 Date d'inscription : 19/12/2013
Sujet: Re: ICH TU DIR WEH || Kathleen Hodge & Lewis W. Pratt Mer 1 Jan - 21:32
Je m'explique facilement les gémissements de douleur que ne peut s'empêcher Lewis de laisser échapper – il y a déjà un côté miraculeux dans le fait qu'il parvienne à conserver une attitude relativement stoïque. Mais cet espèce de... Sifflement ? Ronflement ? Depuis quand les cordes vocales de mon sujet d'expérimentations favori émettent-elles ce doux bruit de moteur ? – à ce phénomène, je n'ai pas la moindre explication. Il finit pourtant par se détendre quelque peu... Avant que mes paroles ne ramènent un éclat de dureté dans ses yeux.
« Cette machine... sert à rien ! »
Je me fige, les doigts encore tachés du fluide vital perdu par celui que je considère comme un peu plus qu'un cobaye – une réussite potentielle. Les paroles de ce dernier me navrent sincèrement. Je pensais... Je pensais qu'après tout ce temps... Lui, au moins, comprendrait. Qu'il n'approuve pas ces expériences, je pouvait l'admettre, mais de là à prétendre que mes créations ne constituaient que des fardeaux inutiles... Je ne suis pas femme à me vexer facilement – et heureusement. Dans le cas contraire, je me serais probablement sentie blessée en mon orgueil tout comme en mes aspirations. Pourquoi, pourquoi donc ne peux-tu pas comprendre ?... Ces mécanismes ne sont pas que des éclats de métal. Ou plutôt, si, mais intégrés à ta chair, ils pourraient mener à de grandes choses. Ils feront de toi un être plus qu'humain, Lewis. Plus résistant, plus performant, plus puissant. Mais je n'ai pas le temps d'exprimer mes pensées sous forme de mots que, déjà, mon protégé enchaîne :
« A cause d'elle, j'ai pas d'amis. Les autres amnésiques me fuient.. Et puis, elle me fait si mal...! En fréquentant les autres personnes dans le Manoir, j'ai remarqué que j'étais le seul à porter un masque de ce genre. J'en ai conclus que j'en avais pas besoin pour survivre avec, ici. Au contraire, elle me détruit. Elle me rend complètement fou. Un jour... Elle me tuera... »
Je reste un moment silencieuse, pensive, cachant mon trouble en essuyant le sang à demi séché de mes mains sur les pans de ma blouse de toile claire. Ce jeune homme a beau avoir été classé comme ayant sombré depuis longtemps dans la démence, sa réflexion montre une lucidité que je ne saurait nier. Des faits véridiques que je préférerais ignorer... Que je pourrais feindre de ne pas croire, de ne pas entendre. Cela serait tellement plus simple... Mais outre le fait que ce comportement justifierait le jugement antipathique de scientifique au cœur de pierre que l'on me porte, agir ainsi signifierait aussi refuser de prendre en considération l'individualité de mes cobayes. Or, si je compte bien parvenir à fusionner – hybrider, si l'on préfère – homme et machine, je ne souhaite pas faire de l'homme une machine. Et cette individualité est une composante essentielle de la nature humaine telle que je la conçois. Il me faut donc expliquer... A nouveau... A Lewis... C'en devient fatiguant... Mais je m'efforce de parler d'un ton posé, non, mieux que cela, doux, presque réconfortant. Après tout, je ne lui veut pas de mal. Et les idées n'entreront pas de force sous son crâne.
« S'ils te fuient, c'est parce qu'ils ont peur. Et s'ils ont peur, c'est qu'ils ne comprennent pas. Je ne vais pas te mentir, tu peux évidemment survivre sans cette machine. Seulement, je ne te propose pas de t'en tenir à ta condition actuelle. Tu pourrais devenir bien plus... Plus robuste... Développer de nouveaux sens – ne t'arrangerais-tu pas de pouvoir détecter les gardiens à distance ? La machine ne te tuera pas, Lewis... Jamais... Imagines-tu seulement que je le permettrais ? »
Car tu es précieux, bien trop précieux, me dis-je en plantant dans les iris trop clairs de mon protégé un regard empreint de fierté. Cependant... En ce qui concerne sa prétendue folie... Il est imprévisible, je suis forcée de le reconnaître. Mais ma machine n'est probablement pas responsable. Je n'ai, malheureusement, aucun titre de propriété interdisant à quiconque de porter la main sur ce jeune homme... Les gardiens... David – qui ne lui ferait aucun mal, j'en suis sûre... Le petit jeune, là, dont j'ai oublié le nom... Cet abruti de Downcry et ses animaux... Animaux.
Il me semble à présent avoir attrapé au vol une idée de ce qui pourrait avoir affecté les compétences vocales de mon cobaye favori. Comme un moteur, il semblait ronronner. Ronronner. Chat. Animal. Harry Downcry. Mes mâchoires se crispent. Si ce salaud a osé porter atteinte à l'intégrité physique ou mentale – toute relative – de Lewis... Reste calme, reste calme, cet homme insignifiant ne vaut pas la peine que l'on se mette en rogne, bien que son image me donne de véritables envies de meurtre. Il ne faut pas... J'inspire profondément. Et c'est d'une voix blanche mais posée que je reprends la parole.
« Lewis... Est-ce que... Le nom de Harry Downcry t'évoque quoi que ce soit ? »
Ancien métier : Que pasa ? Ça se mange ? Localisation : Moi je ne fais que de me balader... Ou de traquer une p'tite proie pour pouvoir me nourrir. Célébrité : Matt Smith Mementos : 1801 Date d'inscription : 02/09/2013 Age : 28
Sujet: Re: ICH TU DIR WEH || Kathleen Hodge & Lewis W. Pratt Sam 11 Jan - 17:48
Kathleen Hodge
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Sujet: Re: ICH TU DIR WEH || Kathleen Hodge & Lewis W. Pratt Ven 7 Fév - 19:20
Mon cher Lewis ne reste pas insensible à l'évocation du nom maudit. Au vu de sa réaction, je pourrais même affirmer n'avoir pas eu réellement besoin qu'il formule sa réponse. Son visage se crispe tandis qu'il ramène bras et jambes contre son torse, comme cherchant à s'enfermer dans un invisible cocon protecteur. Et la haine flamboie quelque part entre mes côtes – tu ne peux te comporter ainsi que parce qu'il a osé. Osé s'en prendre à toi comme à un vulgaire pantin, dans le seul but de satisfaire ses fantasmes abjects. Car je sais bien, moi, ce qu'il réserve aux hommes... Mais pourquoi toi, Lewis, pourquoi ? Tu mérites tellement mieux que cela... Je crois que je te la rendrais, un jour, ta liberté – si cela était possible. Ne nous leurrons pas : au cœur de ce manoir maudit, nous sommes tous prisonniers. Jusqu'au dernier. Non pas que je souhaite réellement m'enfuir... Mais toi, Lewis... Toi qui, bientôt, les surpassera tous... Tu en auras le pouvoir, j'en suis sûre. Toi, qui est si prometteur. Toi... Qu'il a violé.
Et tes larmes ruissellent en réponse à ces insoutenables souvenirs – et des projets de meurtre me traversent l'esprit. N'a-t-il pas assez des innombrables loques humaines perdues dans les cachots ? Faut-il qu'il s'en prenne de plus à MON Lewis ? Je voudrais le tuer. Le réduire en cendres. Le faire dévorer par ces chats qu'il semble vénérer. L'enterrer dans un coin, sans réelle sépulture – comme un chien. Le souhaiterais-tu, Lewis ? Mû par ce qui pourrait s'apparenter à un élan de compassion, je pose une main apaisante sur l'épaule tremblante de mon sujet d'expérimentation favori tandis qu'il répond enfin par l'affirmative à mon interrogation. Mes doigts caressent délicatement le tissu usé qui te sert de vêtement en une tentative probablement vaine de réconfort. Sans doute suis-je mal placée pour accomplir ce geste. Moi, une scientifique. Car, selon toute logique, mes expériences ne laissent pas mes cobayes sans séquelles – bien que je doute que quiconque dans les laboratoires soit plus psychologiquement destructeur qu'Harry.
Je ne sais que te dire. Je voudrais te parler, pourtant. Pouvoir te rassurer. Car en ce lieu maudit, cet enfer pour certains, ce paradis pour d'autres, ce lieu de tortures, de mort et de science incomprise, tu es le seul, Lewis, qui parvienne à me prouver que je sois capable moi aussi de ressentir quelque chose.
Ancien métier : Que pasa ? Ça se mange ? Localisation : Moi je ne fais que de me balader... Ou de traquer une p'tite proie pour pouvoir me nourrir. Célébrité : Matt Smith Mementos : 1801 Date d'inscription : 02/09/2013 Age : 28
Sujet: Re: ICH TU DIR WEH || Kathleen Hodge & Lewis W. Pratt Ven 28 Fév - 22:32
Kathleen Hodge
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Sujet: Re: ICH TU DIR WEH || Kathleen Hodge & Lewis W. Pratt Sam 1 Mar - 16:13
Je laisse mon bras retomber le long de mon flanc, tandis que Lewis hisse vers mon visage un regard chargé d'un maelström de sentiments divers qui n'annonce rien de bon. Et, en effet, lorsqu'il reprend la parole, c'est pour m'assaillir d'un flot de questions dont je n'ai pas le temps de saisir les deux tiers. Je reste stoïque sous les coups de ses interrogations – devrais-je dire de ses accusations ? Questions qui, quoi qu'on en dise, font sens. Il est bien lucide, pour un homme ayant perdu l'esprit. J'aimerais pouvoir te répondre, Lewis. Vraiment. Seulement, il serait peut-être moins cruel de te faire boire à nouveau l'Amnesia. Car rien, ici, n'est ni juste ni légitime. Je le sais bien, va. Tu ne sais pas pourquoi tu es ici – et je n'en ai pas la moindre idée. Tu étais peut-être heureux. Ou misérable. Adorable. Ou détestable – bien que j'en doute. Je pourrais te parler du monde extérieur, sans doute. Mais est-il plus sensé que l'huis-clos de ce manoir ? Oh, non, loin de là. Je ne sais que te dire, Lewis – et encore moins que dire qui ne te ferait souffrir. Je reste songeuse tandis que tu fixe pitoyablement le sol, et finit par préférer me taire.
« Qu'est-ce qu'on fait le temps que ma blessure ne guérisse ? »
Ah. Interrogation pragmatique. Plus facile d'y répondre. J'y songe, Lewis, j'y songe. Tu ne peux décemment pas retourner hanter les corridors dans cet état-là. L'idéal serait presque de réimplanter la machine aussitôt, mais elle non plus n'est pas prête à subir de nouvelles péripéties. Alors... Je jette un coup d’œil circulaire à mon laboratoire en désordre, à la rouille, aux horloges, au métal, au fourneau dont les braises se meurent – et conclus que ce lieu sera toujours plus agréable que la cellule d'un cachot. Peut-être pas plus chaleureux ni plus accueillant – en tout cas moins froid et moins solitaire. Hm. La voilà, la solution. C'est sans doute la décision la moins sensée que j'aie jamais prise, mais...
« Il n'y a pas grand-chose à faire pour l'instant. Autant que tu restes ici. A moins que tu tiennes à fréquenter les cachots... »
Ce disant, je m'empare à nouveau du linge m'ayant servi à nettoyer grossièrement les plaies de mon cobaye presque attitré, et le plie en six – histoire de le faire paraître moins sanglant. Du bout des doigts, je relève le menton de Lewis et, fronçant légèrement les sourcils, essuie à nouveau le liquide rougeâtre qui, mélangé à ses larmes, a poursuivi sa descente le long de son visage.
Ancien métier : Que pasa ? Ça se mange ? Localisation : Moi je ne fais que de me balader... Ou de traquer une p'tite proie pour pouvoir me nourrir. Célébrité : Matt Smith Mementos : 1801 Date d'inscription : 02/09/2013 Age : 28
Sujet: Re: ICH TU DIR WEH || Kathleen Hodge & Lewis W. Pratt Mer 5 Mar - 19:31
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Sujet: Re: ICH TU DIR WEH || Kathleen Hodge & Lewis W. Pratt