Célébrité : Gillian Anderson Mementos : 197 Date d'inscription : 19/12/2013
Sujet: Re: ICH TU DIR WEH || Kathleen Hodge & Lewis W. Pratt Mer 5 Mar - 22:11
« Oui... Je veux rester ici.. »
Cela est heureux. Ma question était de toute manière purement rhétorique. Penses-tu vraiment que je puisse te laisser, toi en qui je place tous mes espoirs, gésir sur le sol d'une de ces cellules de pierre dure et froide, peut-être encore poisseuse du sang de ses précédents occupants – victimes de certains de mes peu consciencieux collègues – en attendant que l'humidité et les exhalaisons putrides viennent s'infiltrer en toi par les failles que tu as toi-même creusées dans ta chair ? Crois-tu vraiment que je puisse seulement songer à t'envoyer ainsi à la mort. Jamais, tu m'entends ? Jamais. Tu es bien trop précieux pour cela.
Je finis par rendre à ton visage un semblant de propreté, et enroule le chiffon détrempé au fond d'une des poches de ma blouse. Cette dernière était, après tout, déjà bonne pour le nettoyage.
« Je ne veux plus porter cette immondice au visage... Plus jamais... »
Et voilà. C'est reparti. Je m'écarte d'un pas en levant les yeux au ciel. Par tous les saints en lesquels je ne crois plus, par le diable lui-même, moins démoniaque que l'homme, pourquoi ne veux-tu, pourquoi ne peux-tu pas comprendre ? Mes poings se crispent légèrement lorsque je pose à nouveau mon regard sur le défunt mécanisme qui devait fusionner avec ta chair. Toutes ces heures... Ces nuits... Ces éternités de recherches, d'essais, de travail... Tout ça, pour toi... Tout ça... Pour rien ? Oh, non. Certainement pas. Une immondice, hein ? Comment peux-tu oser ?... Je voudrais tellement que nous voyions les mêmes choses...
« Je pensais que tu comprendrais... Que c'est la seule manière d'extirper les hommes de leur misérable condition... Je voudrais ne pas avoir à t'y forcer... »
Je marque une brève pause, perdue dans mes visions d'avenir métallique.
« Enfin... Tu as le temps d'y réfléchir. »
Puisque la machine est en miettes. Tu l'as détruite – une fois encore, et pourtant je ne t'en veux pas. Je ne souhaite pas te faire souffrir, mais la fusion ne peut être que douloureuse. J'en suis consciente. Mais il le faut, Lewis. Il le faut. Je tire une chaise de l'un des coins obscurs de mon laboratoire et la traîne sur le sol jusqu'à la table d'examen, près de toi. Après quoi, je m'assieds à califourchon sur le siège – cela ne sied pas à une dame, je le sais, mais je ne suis pas une dame, je suis une scientifique –, les bras reposant sur le dossier. Puisque nous sommes seuls et que je n'ai pas le courage de m'attaquer à une potentielle amélioration de la machine, autant discuter un peu. C'est bien ce que tu voulais, mon cher, non ? Eh bien, je t'écoute. Je suppose qu'il n'est pas légitime de te laisser plus longtemps dans l'ignorance. Au point où nous en sommes... Nous ne sortirons peut-être jamais de cet endroit, alors, quel intérêt aurais-je à te cacher quoi que ce soit ? Je rajuste quelques mèches de cheveux indisciplinées autour de mon visage avant de braquer mon regard perçant dans tes yeux dénués d'éclat.
« Tu as des questions. Auxquelles je n'ai jamais répondu. Nous avons le temps... Alors, je t'écoute. Je ne saurais sans doute pas trouver des réponses à toutes tes interrogations, mais je te promets d'essayer. »
Si cela peut t'aider... Ou simplement réduire la douleur que tu éprouves... Eh bien, allons-y.
Ancien métier : Que pasa ? Ça se mange ? Localisation : Moi je ne fais que de me balader... Ou de traquer une p'tite proie pour pouvoir me nourrir. Célébrité : Matt Smith Mementos : 1801 Date d'inscription : 02/09/2013 Age : 28
Sujet: Re: ICH TU DIR WEH || Kathleen Hodge & Lewis W. Pratt Mer 19 Mar - 9:05
Kathleen Hodge
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Célébrité : Gillian Anderson Mementos : 197 Date d'inscription : 19/12/2013
Sujet: Re: ICH TU DIR WEH || Kathleen Hodge & Lewis W. Pratt Mer 18 Juin - 11:13
Il me déteste.
Je le sens. Je le sais. Cela m'attriste, bien que je le comprenne. Tu n'as pas l'existence facile, Lewis. Peut-être d'ailleurs ne l'a-t-elle jamais été.
Alors, mon grand, comme cela, tu es curieux du monde extérieur ? Car tu l'as oublié, bien sûr. Comme tous tes congénères. Tu l'envies. Il t'appelle. Car nulle place ne pourrait être pire que le manoir dans lequel tu te trouves – dans lequel nous sommes tous pris au piège. Voilà sans doute ce que tu te dis. Mais, vois-tu, je vais m'empresser de te détromper. Car l'horreur et l'infamie ne se limitent pas à ces murs, mon cher Lewis. Appuyée sur mes coudes, je fixe le plafond durant quelques secondes, histoire de rassembler mes esprits. J'ai conscience de m'embarquer dans un long monologue, une description sans fin, et qui, probablement, sera douloureusement ressentie par mon protégé. Enfin. Qu'importe. Après tout, c'est sur sa propre demande que je me lance sur ce sujet.
« Le monde extérieur... »
Trois mots. A peine. Et je m'arrête déjà. Je ne sais comment m'y prendre. Tu me demandes de décrire un monde, un univers, un espace si vaste que je ne saurais comment en exprimer les nuances et les singularités. Allons... Je te parlerais de Londres. De notre si belle société victorienne, puisque c'est tout ce que je connais.
« Le monde extérieur est beau. On y voit quantité de plantes, d'animaux, d’œuvres d'art. On peut y vivre bien, en bonne santé – heureux, même, parfois. A quelques conditions. Celle d'être né riche, notamment. Car ce monde n'est pas parfait, Lewis. Loin de là. Les hommes sont mauvais. Ils volent. Ils tuent. Ils jugent. Comme tu me vois, j'ai failli être internée par ma propre famille... Ils me croyaient folle... Sans le propriétaire du manoir, j'aurais fini mes jours à l'asile, enfermée dans ma cellule ou à recevoir des douches glacées. »
Ma voix s'est durcie. Oh, loin de moi l'idée qu'entre ces murs règne la sérénité – je dois avouer ne guère approuver certains procédés dont usent mes collègues – mais l'au-dehors n'a pas à recevoir l'intégralité de mes faveurs.
« Des hommes violent, au dehors. Ils aiment. Ils haïssent. Ils tombent malades. Meurent. Comme partout. Certains passent leur journée à mendier le long des allées, à courir les bars ou à cracher du sang, dévorés par la tuberculose. Les hommes souffrent et font souffrir. Ce sont eux qui font le monde. »
Je ne le regarde pas – non pas que je sois submergée d'émotions, comme il l'arrive parfois aux femmes de société, mais la potentielle réaction de mon sujet d'expérimentation favori m'effraie – parce que je ne parviens pas à l'anticiper. Mes paroles sont sans doute quelque peu confuses, subjectives aussi, mais je ne vois pas d'autre manière de répondre à sa question. En guise de conclusion, j'ajoute simplement – toujours sans oser river mes yeux à son visage :
« Et le propriétaire des lieux préfère visiblement faire souffrir. »
Ancien métier : Que pasa ? Ça se mange ? Localisation : Moi je ne fais que de me balader... Ou de traquer une p'tite proie pour pouvoir me nourrir. Célébrité : Matt Smith Mementos : 1801 Date d'inscription : 02/09/2013 Age : 28
Sujet: Re: ICH TU DIR WEH || Kathleen Hodge & Lewis W. Pratt Dim 7 Déc - 20:50
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Sujet: Re: ICH TU DIR WEH || Kathleen Hodge & Lewis W. Pratt