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Felix errait comme à son habitude dans les couloirs du premier étage quand il fut convié à rejoindre la salle de réception. Il se demandait ce qu'il avait bien pu se passer pour que tout le monde soit ainsi rassemblé. Et l'idée de se retrouver au milieu des autres ne l'enchantait guère. Il savait que ça allait finir par dégénérer. Enfin bon... Il espérait juste que ce ne soit qu'un mauvais pressentiment sans suite parmi d'autres. Une fois dans la pièce, le visage de l'homme qui se tenait en face de la petite assemblée semblait crispé. De colère probablement, vu qu'il désignait son tapis en se plaignant du feu qui l'avait carbonisé. La chose, en revanche, qui le frappa, c'était la propreté de ses vêtements. Il était clair qu'il ne passait pas la plus grande partie de son temps à essayer de se cacher dans les endroits les plus incongrus. Quoiqu'il en soit, une fois que "le propre en colère" fut sorti de la pièce après avoir posé son ultimatum, Felix s'attarda un peu plus sur les visages des personnes avec lui : une femme, un type avec une installation bizarre qui clignotait sur sa joue et sa tempe, un homme au visage très familier, l'autre imbécile qui lui avait écrasé une tomate dessus et le fantôme qui s'amusait à lui casser constamment les pieds. Cela s'annonçait fort sympathique.

Alors que les autres étaient en train de débattre, Felix regarda alors de loin les indices que leur avait montré Mr Propre et vit rien de bien intéressant, hormis peut-être la boîte d'allumettes. Il était clair qu'elle avait été utilisée pour mettre le feu au tapis. Elle ressemblait très étrangement à celle qu'il avait dans la poche. Par réflexe, il glissa donc sa main dans l'endroit de son pantalon où il rangeait la boîte. Le sourire qu'il avait au début disparut aussitôt quand ses doigts ne sentirent pas le carton qui devait contenir les allumettes. Il n'y avait absolument rien dans sa poche et il était impossible qu'il ait pu les mettre ailleurs. Il s'avança alors de la boîte pour récupérer son bien, mais le type qui clignotait fut plus rapide que lui et s'en saisit, demandant si ça gênait quelqu'un. Felix savait que c'était une question rhétorique puisque le voleur avait déjà mis les allumettes dans sa poche mais il alla tout de fois répondre à son interrogation :

- Moi, ça me gêne, puisque ce sont les miennes.

Dans l'immédiat, Felix s'en fichait éperdument de retrouver le coupable. Tout ce qui lui importait, c'était de récupérer ses allumettes. Il n'y avait jamais prêter grande attention jusqu'à maintenant. Mais il ne supportait pas qu'on lui vole ses biens et encore moins sous ses yeux. Alors, sans attendre une quelconque réponse de l'auteur du larcin, il enfonça sa main dans la poche de celui-ci et récupéra sa boîte, jetant au passage un air défi au type au visage clignotant.

La porte s’ouvrit sur Morgan qui l’attendait, inquiet. Elle l’était probablement autant, mais afin de ne pas l’affoler un peu plus, elle lui offrit un léger sourire. Le silence fut maître entre eux. Il n’y avait absolument rien à dire. Comme les autres, ils se rendirent dans la salle où ils avaient été convoqués. Prenant son collier dans sa main, elle écouta attentivement ce que l’homme au smoking leur racontait, comme si son collier allait lui apporter un certain réconfort, une certaine protection, alors qu’elle ignorait totalement qui le lui avait offert. Derrière l’homme à l’air sévère, une scène de crime. Selon ses explications, quelqu’un avait mit le feu à un tapis d’une grande valeur. Son tapis. C’était donc lui le maître des lieux. Surprise et nerveuse, Maggie ne dit rien, posant son regard sur son ami en ignorant les autres, toujours son collier à la main. Ils devaient trouver le coupable ou bien tout le monde allait finir en salle de torture. Pensant à ses propres blessures, elle pu sentir la douleur qu’elles lui affligeaient. Un frisson la parcouru. S’il y avait bien un endroit qu’elle voulait éviter, c’était la salle de torture.

Celui qui semblait être Lord Rockwood sortit de la pièce en les laissant seuls. Ils avaient une heure et pas une seconde de plus. Inspirant profondément, elle regarda la scène puis Morgan qui, très visiblement, avait peur. Pour le rassurer, elle posa sa main sur son épaule. « Il n’y a qu’une seule chose à faire : trouver le coupable. » Avant qu’elle ne s’approche de la scène de crime, elle regarda les quatre autres personnes avec eux dans la pièce. Déjà, les accusations commençaient. Et elles étaient totalement gratuites et infondées. Elle s’approcha alors et regarda l’homme avec « l’air fou », comme avait dit Elliot, qui venait d’être accusé par ce dernier. « Vos allumettes sont désormais un indice de la scène du crime. » Elle regard alors Lewis. « S’il te plaît, remet-les où tu les as prise. Ça peut être important. »

Suite à ces mots, Maggie posa ses mains sur sa robe afin de s’assurer qu’elle ne trainerait pas par terre. Regardant le tapis, elle fit une moue de déception face à ce gâchis. De ce qu’il en restait, elle trouvait dommage qu’une si belle œuvre ait fini carbonisée. Quoi qu’il en soit, ce n’était pas le temps de se plaindre sur le sort de cette œuvre, mais plutôt le temps de trouver le coupable. Plus tôt ce serait fait, plus tôt pourrait-elle rentrer dans sa chambre, à l’abri des créatures qui pouvaient rôder dans le château. Se penchant, elle jeta un œil au bout de papier et au bout de carton. « Accuser quelqu’un sans fondement n’aidera en rien notre cause. Alors je propose qu’on réfléchisse tous ensemble. On a une heure. » Levant les yeux, elle tenta de trouver du regard l’endroit où aurait pu démarrer le feu. Déjà, ils savaient que le feu avait été déclenché par l’alumette. Il leur fallait donc trouver le comburant et le combustible. Sans doute que le carton et le papier allaient les aider.

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